Polynômes de l’Un est le nom de la nouvelle collection d’essais individuels des éditions Huit Intérieur Publications consacrés à la recherche de thèmes fondamentaux en psychanalyse. Nous partons d’une base reprenant les concepts freudiens à la lumière de l’enseignement lacanien pour développer la psychanalyse selon les défis que pose la nouvelle psychopathologie. Les travaux de recherche psychanalytique, les thèses universitaires en psychologie, en psychiatrie, en sciences humaines, ou les essais cliniques de psychanalystes qui se reconnaissent dans cette praxis seront les bienvenus.

Le signifiant polynômes —comme c’est le cas des polynômes des trèfles ou d’autres nœuds —, ferait référence aux diverses expressions de la forme du nœud psychanalytique lesquelles ont autant d’éléments invariants que des facteurs indéterminés. Dans les polynômes, les différences, les variances et les surprises sont accueillies comme des facteurs intrinsèques à une formalisation qui se veut stable. Ces diverses expressions habituelles mais aussi bien inattendues de la forme psychanalytique convergent, intéressent, ciblent Un seul élément qui est, pour la psychanalyse lacanienne, essentiel : l’Un ou le rond du nœud réel en tant que trou. En effet, pour Lacan, le rond, qui « n’enferme qu’un trou » (Lacan, 1972-1973, p. 115), représente à merveille l’Un. 

Comme d’autres éminents cliniciens, tels que Binswanger ou Minkowski par exemple, Lacan s’est intéressé à étudier les rapports du sujet avec ses expressions psychopathologiques dans le domaine, d’abord, du temps (en particulier, celui logique) et, ensuite, dans la dimension de l’espace (nœuds, topologie). Pour Lacan, c’est l’Un, le rond enfermant le trou, qui engendre la science dans le sens où celle-ci passe forcément par l’écriture. Pourquoi ? Parce que « c’est simplement des nœuds de l’Un que se supporte ce qui reste de tout langage quand il s’écrit » (Lacan, 1972-1973, p. 116).

Le nœud de la science étant un trou, le trou du savoir sur un réel toujours fuyant, il ne peut prendre sens qu’à travers sa relation avec l’écriture mais pas n’importe laquelle. Il s’agit d’une écriture mathématique, topologique, algébrique, polynômique, où l’Un du réel tient l’ensemble en tant que mystère du corps parlant ou mystère de l’inconscient (Lacan, 1972-1973, p. 118). Ainsi, s’il y a un rapport très fort de la science avec l’écrit, dans la psychanalyse qui se veut scientifique l’écriture est également à prendre au sérieux.

Les Polynômes de l’Un seraient les diverses analyses possibles de l’Un du savoir réel lequel est ciblé dans les noeuds, chaînes et tresses de l’écriture. C’est par le travail d’une écriture polynomiale — celle qui formalise en termes logiques, analytiques et factoriels l’empirisme clinique pour le transposer en combinaisons transmissibles —, que la recherche psychanalytique peut constituer un savoir scientifique. Voilà dans quel état d’esprit devraient être construits les textes que nous espérons publier. 

Pour faire face à la crise de l’édition en psychanalyse, nous allons publier ces livres individuels selon une logique de co-responsabilité. La part de l’auteur est de présenter un manuscrit de qualité et de se charger, selon les consignes de l’éditeur, de toutes les relectures et corrections jusqu’à parvenir à un contenu apte à l’édition et à la publication. Pour sa part, l’éditeur se charge de mettre en forme le manuscrit, tant sous sa version brochée que numérique, d’améliorer ou d’adapter la présentation du contenu, de créer la couverture, de lancer le titre dans son réseau de diffusion et de distribution, d’inscrire le titre dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France et de gérer le produit final. 

En termes contractuels, l’éditeur et l’auteur partagerons les bénéfices sous la forme de rétrocession de bénéfices et non pas sous celle de droits d’auteur, dans la mesure où l’auteur gardera pleinement ces derniers. Sans toucher donc aux droits d’auteur, notre contrat sera ainsi limité aux droits d’édition et de publication pendant une période de quatre ans. Celle-ci étant tacitement renouvelable, l’auteur a néanmoins la possibilité de récupérer ses droits d’édition et de publication à la fin de cette période s’il le souhaite. En ce qui concerne les dépenses inhérentes et les pertes éventuelles, elles seront entièrement supportées par l’éditeur. Sachant cependant que ces dépenses seront réduites au strict minimum en passant notamment par un stock très limité, par l’impression à la demande et par la diffusion en ligne des livres brochés y compris lorsqu’il s’agit des librairies en France. 

En plus des catalogues appartenant aux libraires français, nos livres sont également présents dans les catalogues en ligne de grandes librairies européennes et américaines. En France, il s’agit de libraires tels que Decitre, Amazon, Place des libraires, La Procure, Cultura, Le Divan, l’Écume des pages, Chapitre, la librairie de Sciences Po, etc. En Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, en Espagne, aux États-Unis, en Australie, au Brésil, au Canada et dans d’autres pays européens et asiatiques, c’est le cas de grandes librairies telles que le réseau international Amazon, Barnes & Noble, Books-A-Million, Book Depository, etc. Pour les livres numériques, il s’agit de Kindle du réseau Amazon, d’AppleBooks, de GooglePlay et de Kobo. 

Partageant ainsi la responsabilité des actions liées à l’édition, aussi bien que ses bénéfices sans nous soucier ni des dépenses ni des pertes éventuelles, auteur et éditeur, nous pouvons nous consacrer à l’essentiel de notre tâche commune. Sans doute, celle-ci est de faire progresser la psychanalyse par le moyen de la publication de nouvelles études et recherches.

Les auteurs peuvent être des chercheurs indépendants ou appartenant à une université, étudiants, doctorants ou pas, érudits ou cliniciens, à savoir psychiatres, psychologues ou psychanalystes, indépendants ou appartenant à n’importe quelle société, association ou école de psychanalyse. 

On attend bien évidemment des manuscrits — faut-il le préciser — qu’ils ne fassent l’apologie d’aucune des deux idéologies contraires à la psychanalyse, nommément le neuroscientisme et le genrisme.

Les auteurs qui voudront proposer un manuscrit peuvent nous contacter en envoyant un résumé détaillé ou un fichier complet à [email protected].

GAR, le 4 janvier 2021